Et si j’étais un haut potentiel ? Comment et pourquoi l’évaluer ?
La question du haut potentiel est une question récurrente aujourd’hui.
Chez Frh Conseil, nous rencontrons de plus en plus de cadres en questionnement sur ce sujet.
En effet, la compréhension de soi, de son mode de raisonnement, un besoin de développement personnel … sont autant de sujets qui amènent à se questionner sur le haut potentiel intellectuel.
Mais au fond, de quoi parle-t-on?
Le point sur les recherches sur le Haut Potentiel
Nous devons les premiers travaux sur la question des hauts potentiels à Charles TERRASSIER, dans les années 80.
Ces dernières années, de nombreux ouvrages voient le jour sur ce sujet, de même que de nombreux sites web, diffusant des informations parfois erronées.
Aujourd’hui, le haut potentiel est un terme à la mode, surmédiatisé. Cette prolifération d’informations s’est souvent révélée source de confusions.
Le diagnostic de haut potentiel a tendance à être « posé » à tout va, pour expliquer tous les problèmes d’apprentissage des enfants, ou tous les problèmes relationnels des adultes au travail !
Ainsi, il s’avère important de se référer à des sources scientifiques fiables, lorsqu’on parle de haut potentiel et se méfier diagnostics hâtifs, qui n’auraient d’intérêt que de perturber davantage la réflexion de la personne concernée.
Il convient donc d’étudier la personne dans sa globalité et non dans sa particularité, dans la nuance plutôt que dans la généralisation.
Les neurosciences nous permettent aujourd’hui d’affirmer que le haut potentiel est bien réel et qu’il repose sur un fonctionnement neurobiologique particulier.
En tant que Psychologue, je me devais de travailler dans cette direction, afin de vous apporter un éclairage « fiable » et « honnête », et de me former auprès de spécialistes avant de vous proposer des bilans HPI.
Sur les bases des recherches actuelles, on peut affirmer que les cerveaux des personnes qui ont un haut potentiel fonctionnent plus rapidement et plus efficacement (Gauvrit, 2015). C’est à l’occasion des apprentissages que l’on constatera cette avance ; dans les domaines neuromoteur, langagier, la maîtrise du nombre, la lecture et l’écriture (Vaivre-Douret 2007).
Ceci ne pouvant être déduit qu’après avoir été mesuré par des tests (comme la WAIS-IV, par exemple) dans un ou plusieurs domaines d’intelligence :
- verbal,
- non verbal,
- vitesse de traitement de l’information,
- mémoire ….
Et l’Hypersensibilité alors ?
Souvent, il y a confusion dans les appellations et l’on associe l’hypersensibilité et haut potentiel … Comme si, forcément, un haut potentiel était plus sensible que les autres…
Le perfectionnisme, l’intensité affective sont souvent considérés comme des traits de personnalité caractéristiques des Hauts potentiels. Ces traits ne sont en réalité pas systématiquement retrouvés dans les dernières études (Cuche, 2014 et Brasseur, 2013).
Une explication plausible serait que les Hauts potentiels auraient plus de facilité à intellectualiser leurs émotions et celles d’autrui.
De même, ayant une grande capacité mémorielle, ils conserveraient avec plus d’intensité, les moments émotionnellement forts de leur existence.
L’hypersensibilité recouvrerait plusieurs concepts tels que:
- la réactivité émotionnelle initiale ; réaction purement mécanique et physiologique
- l’intensité affective subjective ; un trait de personnalité présentant des dimensions physiologiques et cognitives (Larsen et Diener,1987).
Etre un Haut Potentiel, ce n’est pas une généralité!
Le problème est bien là ! A ce jour, aucun questionnaire ni aucune liste ne peut prétendre définir l’ensemble de la population des hauts potentiels de manière « valide », au sens scientifique du terme.
De même qu’il est aisé de mettre les gens dans des cases, « toi tu es rouge » ou « xyz » ou « zèbre » … on finirait par en oublier la singularité de la personne et des mécanismes qui l’amènent à présenter cette caractéristique.
Il s’agit bien d’une singularité, car les hauts potentiels (dont le QI est supérieur à 125) représentent 5% de la population globale. A l’échelle d’une classe, cela représente 1 à 2 enfants en moyenne.
Cependant, on peut élargir le champ des hauts potentiels aux intelligences multiples de Gardner, sur le champ créatif ou émotionnel ; ce qui nous amène à un petit 8% de la population globale.
Comment évaluer le Haut potentiel intellectuel?
De même, ce n’est pas la note globale de QI qu’il s’agira d’afficher, mais surtout les domaines dans lesquels les capacités intellectuelles spécifiques se situent ; on parle de « zones de haute potentialité » : compréhension verbale, raisonnement perceptif, mémoire de travail et vitesse de traitement de l’information…et au-delà de celles évaluées dans le test, celles pratiquées par la personne au quotidien (compétences créatives, par ex).
D’où l’importance de faire appel à un professionnel Psychologue. Celui-ci vous recevra lors d’un premier entretien pour comprendre votre besoin, identifier ce que vous recherchez et repérer votre mode de raisonnement, avant même la passation du test. Ces éléments de contexte seront pour lui, autant d’indicateurs à mettre en parallèle de votre évaluation et à « pondérer », en fonction de vos résultats aux épreuves.
Il me semble important aussi de creuser les motivations pour lesquelles vous souhaitez être évalué et, de fait, comment les résultats impacteront ensuite votre vie …
- Comment nous pourrons vous aider à envisager d’autres contextes de travail,
- Comment rechercher d’autres activités plus en lien avec vos particularités,
- Quelles précisions apporter aux autres, dans votre communication,
- Apprendre à décoder votre mode de fonctionnement, ses atouts et points de vigilance.
Vous retrouverez ici, notre protocole pour le bilan d’évaluation des Hauts potentiels
Cet article est inspiré du livre « Le haut potentiel en questions » – Sophie Brasseur et Catherine Cuche – Editions Mardaga
Pour aller plus loin: identifier un haut potentiel – Sandrine CUCHE